event 1 — Voilà trois jours d'écoulés depuis le départ de New York. Vous avez pu vadrouiller dans Wethersfield, puis à Stonington à votre guise. Sans pression, les organisateurs n'avaient rien prévu si ce n'est de vous laisser un peu libre de gérer votre temps pour vous permettre de débuter ce road trip tranquillement. A l'issue de ces trois jours, vous apprenez que pour votre dernière soirée, le feu d'artifice du 4 juillet sera lancé sur la plage de Stonington. Il y aura des stands de boissons, et les gens de la ville se sont amassés ici, sur des draps posés à même le sable chaud, pour admirer le feu d'artifice. Picnic nocturne, les affamés pourront également se sustenter grace aux stands de nourriture ; grillades, hot dog, part de tarte, frites, vous pourrez vous régaler.La nuit est enfin tombée, vous voilà installé pour admirer le feu d'artifice. Vous êtes venu.e seul.e ou accompagné.e, peut être en groupe, ou simplement à deux, vos yeux ravis scintillent sous les lumières éclatantes des fusées envoyées jusqu'au ciel. Boom. Dans votre thorax, les détonations percutent, elles symbolisent la fin de cette escale, comme le point final de quatre jour intenses de découverte. Demain, les bus reprendront la route, pour de nouvelles aventures. >> la suite ici ⬝
les rêves qui se bousculent fort à donner mal au crâne. t'y es, jj, assisse sur ce siège auquel personne ne pourra jamais t'arracher. t'as attaché ta putain de ceinture comme si elle était capable de retenir ton cœur prêt à tomber à force de bondir dans ta poitrine. t'as les genoux qui tremblent, les lèvres qui s'mordent, les yeux qui pétillent. t'es entrain d'le faire. tu t'en vas. et tu tiens plus. l'impatience en intraveineuse pourrait te faire tourner de l'œil. t'as envie qu'le moteur vrombisse et t'insuffles une nouvelle ère. t'as envie de voir new-york disparaître à mesure des kilomètres parcourus. t'as envie d'oublier tout de ce que tu as déjà vécu, enfin presque. c'est le bordel du bronx, que tu veux fuir, les coups reçus, les dettes impayées, le taudis malfamé, l'odeur de brûlé au réveil et l'horloge qui ne fonctionne plus. t'as même pas un regret pour hope, ni pour rosa. tu sais qu'après s'être inquiétées, elles ne t'en voudront pas. tu jures quand-même de leur écrire, à ces femmes qui ont changé ta vie, et de les faire sourire en admirant ton courage - celui qu'elles n'ont pas. tu mérites mieux qu'ça, jj. et d'ailleurs, maintenant, tu t'appelleras zola.
l'utopie aura duré deux minutes, deux minutes traversées à la vitesse d'un rêve. à peine démarré, le bus déjà s'arrête. tu fais pas vraiment gaffe, tu sens juste tes cuisses qui tressautent plus vite. et si c'était pryam ? ça fait qu'quelques heures que t'es partie. il ne peut pas déjà t'avoir retrouvée. myocarde soulagé quand le bus redémarre et qu'on n'ta toujours pas sauté au cou pour l'étrangler. mais y'a bien quelqu'un qu'est monté dans le mungo. et de loin, ce n'est pas le portrait de ton mec qui se dresse, mais plutôt celui d'un que t'as déjà aimé. jo. deux minutes, c'est ce qu'il a fallut pour que son visage se reflète dans ta rétine après des mois d'absence. après de nombreuses fois où tu t'es surprise à penser que tu ne le reverrais plus jamais. et surtout, encore moins là.
désemparée, tu t'enfonces dans ton siège. t'as pas envie qu'il te voit. pas envie qu'il soit là. tu rumines, rumines, rumines. t'as l'cœur qui s'emballe - énervé, insomniaque. putain, jo, t'étais où pendant dix mois ? et maintenant, qu'est-ce-qu'tu fous là ? la première nuit est longue. tu dors peut-être deux heures, maximum, non-consécutives. puis, à l'aube, l'envie de nicotine devient bien trop forte pour résister. alors tu descends en t'faisant discrète pour éviter qu'il ne te voit, et arrivée sur l'aire, t'allumes ta clope. pas l'temps d'apprécier le vent qu'une autre intempérie te claque au visage. il est là. sourire malin au bord des lippes fait face au regard réprobateur de la gamine aux espoirs vains. — jo ? impulsivité pour rendre réaliste la surprise déjà appréhendée. et merde, qu'est-ce-qu'tu lui dis, maintenant ? — t'as eu d'la chance, le bus partait sans toi. tires sur la clope pour taire les absurdités.
L’odeur de kérosène nécrose l’air partout où tu portes le nez. Ainsi à l'avant d’une file imposante de cars qui n’attendent que de voir le béton armé des rues de New-York, t’as aucune chance d’y échapper – et très peu d’en réchapper non plus. Pourtant c’pas ça qui attire ton attention depuis quelques minutes, tout occupé que tu es à plaider ta cause auprès d’un certain Dan. C’est lui que t’as avisé en premier, par une coïncidence pure et dure, en te jettant presque sous les roues d’son car. Tes mains forment désormais des cercles et arabesques grotesques dans l’air à mesure que tu continues ton monologue et que tu t’enhardis davantage à la vue de sa moue amusée. Ah, ça va ça va, on en discutera plus tard, là on doit partir. Monte déjà, on s’parlera à la prochaine pause. T’as un d’ces sourires de gamin sur les lèvres, trop grand trop large et révélant des cenottes pas bien alignées derrière. Tu lui fais un salut d’la main en guise de remerciement et t’enfonces à l’intérieur du Mungo Jerry.
Le bus est rempli à rabord déjà, tu l’comprends très vite en avançant entre les sièges. Pas b’soin d’aller si loin, y’a la place devant qui reste libre. que t’entends derrière ton dos. Tu t’retournes pour regarder, ton sac bousculant un passager au passage. Ah fuck sorry… marmonné avant de faire marche arrière et te poser là où le conducteur t’a indiqué, un siège un peu à l’écart presque devant le pare-brise. Tu t’figures que dans des bus normaux c’est là que les accompagnateurs se mettent afin de parer aux éventualités du voyage; ça ne t’étonne guère que la place reste dispo. Tu hausses les épaules, balances ton backpack sur le sol et t’enfonces dans l’siège. Ca ou autre part, ça ne changera pas grand chose. Trois minutes de voyage se sont déjà écoulés que tu roupilles déjà, tête ballotée de droite à gauche à mesure que le car part à l’assaut des routes.
Tu t’réveilles de temps en temps à coups de soubresauts violents et d’éclats de rire dans le bus. T’as le temps de parler un peu avec Dan, lui expliquer comme t’avais l’intention de te ramener à la réunion mais qu’un imprévu t’a retenu, que tu te feras tout petit, même pas besoin de rien du tout, juste un siège et tu feras ton trou. Le reste du temps tu somnoles, te rendors sur place. Faut croire qu’y’a que bercé par les ronds-points et les nids de poule que t’arrives à voler quelques heures de sommeil.
T’es encore coincé dans cet état de demi-éveil quand vous faites une énième pause en bord d’autoroute. Derrière pas grand monde ne sort, pas mal d’entre eux étant déjà remontés en haut de leurs couchettes. À un certain moment y’a une silhouette qui glisse silencieusement à ta gauche, tu ressers par réflexe tes pieds près d’ton sac acculé contre le mur, relèves légèrement tes paupières lourdes.
C’t’un fantôme qui te dépasse.
Ca t’électrise d’un coup, tu rouvres des yeux incrédules en grand. Trop tard, ils n’attrapent que du vide déjà, la personne s’est déjà faufilée hors du bus. Tu sais qu’il ne te reste qu’à tourner la tête à droite, par la fenêtre crasseuse, sans te décider à le faire. Fuck, what the fuck happened there. T’as l’impression d’avoir été réveillé sur le qui-vive par des beuglantes annonçant une guerre à deux pas d’là. Cette fille, ici ? Aucune chance. T’as du mal voir après tout ce temps passé éloignés l’un de l’autre. Et pourtant.
Tu t’enhardis à te décoller le cul de ton siège, sac sur le dos pour ne rien te faire chaparder, et sors à ton tour du véhicule. Il ne faut pas une seconde pour que ta tête ébouriffée dépasse de l’ambiance étouffante du car et que tes yeux s’accrochent au physique bien connu de JJ.
Jules, JJ, the Jules. Ca t’décroche un sourire inconscient, aussi large que celui servi à Dan y’a de cela quelques heures. Hey. qu’tu entames sans deviner la suite de tes mots. Ces derniers se présentent par milliers sur tes lèvres dans une horde incohérente, culbutent dans le vide pour mourir aussi tôt. Tu ne dis rien finalement, pas même son nom, sans avoir réfléchi une seule seconde à c’qui se passerait à partir de là. Jo ? La bombe explosive joyeuse qui t’avait pris la poitrine commence doucement, mais très certainement, à mourir. Y’a qu’à regarder la mine soucieuse de JJ, sa posture qui crient l’anxiété, l’incrédulité, le désemparement, peut-être tout ça à la fois. T’as eu d’la chance, le bus partait sans toi. Rire d’cette vérité éhontée, sans savoir exactement à quel point elle n’a pas envie que tu sois là. Parce que ça doit être le cas, non ? Elle fait le même genre de tête que quand vous voyiez les lueurs bleues-rouges des cops débarquer au fond de la rue. L’genre à pas vouloir se faire déranger, fuir la menace. Ouais… Paraît qu’vous étiez complets. Et qu’j’étais en retard. Pour pas changer. Comme l’impression que le retard, tu l’accumules depuis un bout de temps bien antérieur à aujourd’hui. J’savais pas que t’étais du voyage sinon j’aurais- T’aurais quoi Jo ? T’aurais probablement pas changé grand chose, sinon p’têtre envoyé un préavis à JJ. “Hey salut, on se verra au roadtrip, j’espère tu t’souviens de ma gueule après tout ce temps. Je te saurais gré de ne pas te ramener avec une batte. Love, Joan”’Fin bref, ça fait du bien de te voir. C’fait un bail. Crétin.
HRP:
im sorry c'est ridiculement long pour ce que c'est, ton post était trop inspirant
les yeux rouges qui dénoncent la fatigue, les doigts tremblants et les émotions décuplées. tu subis encore les effets de la dernière ligne que t'as tapé avant d'embarquer. abandonnant ton plastique vide dans une poubelle sur le parking. t'as tout laissé de c'que t'étais, sur ce parking. alors pourquoi ce petit con s'illustre sous tes yeux ? là, à des centaines de routes menant à votre naissance, à des dizaines d'heures du départ d'la course qu'il te semble perdre. joan est là, joan est revenu t'cogner la tête pour y foutre d'la cohue. — hey formule le sourire, réalise les retrouvailles. hey, incrédule comme si vous n'vous étiez jamais quittés. mais toi, jj, t'as le cœur couteau. t'as l'coeur qui tranche vos souvenirs en les faisant saigner. et ceux qui t'font souffrir, c'est ceux qu'il n'a pas partagé. des mois sans lui, c'est des mois avec l'autre. c'est des mois à prendre les coups sans jamais les rendre ni les panser. c'est une éternité à crever d'ennui et de remords pour c'que vous n'avez pas fait.
t'es secouée. tu deviens un bordel humain, jules, les sentiments étouffent la raison et la légèreté se meurt avec les cendres que son absence a laissé. t'aimerais lui dire, comme elles t'ont ternie, comme elles étaient lourdes, puantes, comme elles n'étaient pas nettoyables, comme elles ont encrassé ta vie, depuis qu'elles sont là. mais t'arrives pas. tu n'lui concèdes que des banalités. parce la vérité, c'est qu't'es blessée, jj. et qu'même toi, tu t'pensais pas capable de t'faire ronger par ça. — ouais… paraît qu’vous étiez complets. et qu’j’étais en retard. il justifie. rien n'a changé. — j’savais pas que t’étais du voyage sinon j’aurais- laisse le vide finir sa phrase amputée à temps. t'veux y croire, jj, à ce qu'il aurait fait. mais devant toi, tu vois qu'un putain de môme qui t'as lâchée. et qui te retrouve au moment où toi, t'aimerais t'évaporer. alors espérer bazarder des morceaux de toi le long des trottoirs sillonnés te paraît plus difficile, maintenant qu'tu sais que dans ce bus y'a deux yeux qui t'rappelleront toujours qui tu es.
tu l'laisses parler. et ton silence incarne la jules qu'il n'a jamais connue. un premier degré que vous n'avez rarement sinon jamais partagé. — ’fin bref, ça fait du bien de te voir. c’fait un bail. et si tu faisais pareil, zola, l'air de rien, prendrait-il la peine d'un jour s'excuser ? l'problème c'est qu't'arriveras pas à faire semblant, avec jo. comme tu ne lui en voudras pas trop longtemps. parce que y'a ta frivolité qui reviendra vite renourrir tes mœurs. — tellement d'temps qu'j'ai fermé le shop, après le casse du siècle. la maison des braxton, dans le queens. j'suis partie vite avant qu'on vienne me voler. lippes menteuses apaisent le fiel coincé dans la gorge. y'a bien un truc qu'est vrai, c'est qu't'as fermé le shop pour impayés. mais il saura pas, jo. enfin, si. sûrement même qu'il sait déjà. (y'a ce truc entre vous qui fait qu'vous entendez derrière les mots de l'autre - qu'vos vigueurs parlent à la place de vos lèvres). — mais j'suis contente d'te voir aussi. j't'ai pensé crevé après avoir confondu une bière avec du lait. t'incises la première. — ou juste déjà en bord de mer. tu l'pensais déjà parti pour des sables ensoleillés. pendant que toi, tu brûlais sur les écumes. tu veux qu'il te mente, jo, qu'il t'sorte la mauvaise excuse qui l'a retenu loin d'votre chaos.
À peine la dernière connerie hors de ta bouche, comme s'il était question d'avoir apprécié l'clown croisé en rue, comme si de rien, tu dévales 4 à 4 les quatre marches descendant du bus. L'fessier ayant presque rapé le métal des arrêtes, tu t'rattrapes sur le sol inégal du parking en te concentrant sur ça plus que sur la bouille fermée de ton amie. Tellement d'temps qu'j'ai fermé le shop, après le casse du siècle. Ca t'fait relever la tête d'un coup, bouche en O presque trop belle pour être vraie, t'en reviens pas. Cette boutique c'était un peu l'seul invariant de la vie bancale de JJ, le magasin aux néons clignotants dans lequel t'étais sûr de la retrouver en cas de doute. Tu déconnes.La maison des Braxton, dans le Queens. J'suis partie vite avant qu'on vienne me voler. Ca t'fout un sourire un peu triste sur les lèvres sans que tu t'en rendes compte encore, t'es un livre ouvert d'émotions manifestées avant de réellement les sentir traverser. Y'a cet air de mensonge derrière les fiertés éhontées que te balance blonde, un peu comme quand tu lui as presque avoué qu'tu lui enverrais une lettre, un peu comme si elle se foutait de ta gueule. L'casse du siècle, ça te fait bien rire, cette bravade à laquelle tu crois pas une seule seconde. Pourquoi s'enterrer dans un bus pété de partout si l'oseille n'est plus un problème. (Tout oser pour pas craquer), qu'souffle l'instinct.
Ouais, j'suis sûr les flics ont déguerpi après qu't'as déglingué leur bagnole à coups d'batte chez les Braxton. Que tu renchéris. Après les mois passés derrière les barreaux, n'plus être sûr de savoir comment te comporter avec elle. Espérer qu'ça passe, surtout, récupérer cette amitié bordel chaos en zigzags qui te faisait tenir avant. Avec ça t'as d'quoi louer tous les panneaux d'affichage d'new-york pour y afficher tes nudes & tes grands messages aux boss d'la city. Tu commences à peine à réaliser à quel point la déroute est réelle, avec cette impulsion qui t'a sorti du bus pour rencontrer JJ à laquelle t'arrives pas à donner suite. Trois secondes pour te rendre compte qu'y'a trop d'trucs importants à dire, aucun mot pour les avouer. Trois secondes trop tard, évidemment. Tu continues sur la lancée des jolis mensonges. Entre vous, ça changera pas grand chose anyways, les big talks ont jamais été votre truc. Mais j'suis contente d'te voir aussi. J't'ai pensé crevé après avoir confondu une bière avec du lait. La gueule qui se fend en rire bref, ta main qui vient s'échouer dans ta poche pour pas laisser le tabac de JJ tout seul. Ou juste déjà en bord de mer. Y'a probablement dans tes yeux comme une sorte d'résignation à la crasse des villes qui ne c o l l e p a s avec son discours. souillure grisâtre maussade d'ces existences que vous fréquentez sans sourcillez, le ton estival promis de ce voyage n'y changera rien. Ouais, t'peux pas imaginer. Doigts d'pieds en éventail comme sur les cartes postales. J't'en avais envoyée une d'ailleurs. Tu l'as pas reçue ? Clopes trouvées des fin fonds du blouson, le briquet manque à l'appel. Probablement callé entre deux chaussettes crades du sac. Tu t'tournes vers la fille, demande silencieuse d'un peu de feu. Ca vient d'Carana Island à deux kilomètres d'Phillie. Ils ont de ces milkshakes au rhum, tu peux pas savoir. L'service laisse plutôt à désirer mais l'accueil est pas mal, très casual. Ca rappelle la maison. Let's say that à la place du bloc D à côté d'la section haute sécurité, yaourts périmés les jours de beau temps, un bacon qui donnerait aux rats crevés bonne allure pour les jours de pluie, gueules tabassées pour un pas de trop, regards détournés des échanges de pipes contre les petits sachets.
Il n'empêche, le rythme des ping pongs de conneries sans fin reprend. Donner le change pour impliquer l'plus sérieux, comme une seconde nature. So, libre comme l'air maintenant ? Tu vas faire quoi sans tout c'bordel, mis à part profiter des aires d'autoroute ? Regard plus sérieux à travers le voile de désinvolture, scruter sa réponse l'air de rien, s'demander réellement. Qu'est-ce tu fous là Jules.
les maladresses de jo t'caressent la rétine et alors tu sais, qu'certains détails de ton voyage lui appartiendront. en dévalant ses marches et en transparaissant devant toi, il te vole quelques uns de tes mensonges qu'tu ne pourras plus jamais raconter ; ravive dans ses souvenirs des morceaux de toi auxquels tu ne pourras désormais plus échapper. il sait, jo, qu'zola n'existe pas. c'est pour ça que tu lui en veux d'être là. c'était t o n échappée. et pendant quelques secondes, tu t'demandes si la soute du mungo est assez grande pour accueillir toutes les poussières qu'vous traînez chacun de vôtre côté. — tu déconnes. animosité suspendue par l'échange de confessions déguisées. tu secoues la tête devant ses yeux ébahis, visiblement choqué d'savoir qu'en plus d'être là, t'as même abandonné la seule bâtisse qui s'apparentait à une hospice. t'as bien délaissé tout du peu qu't'avais, et les regrets ne te parviennent même pas malgré la nostalgie. alors tu déblatères de nouvelles conneries, un casse que t'aurais rêvé exister. — ouais, j'suis sûr les flics ont déguerpi après qu't'as déglingué leur bagnole à coups d'batte chez les braxton. — elle démarrait plus ! ils sont repartis en galopant comme des cow boy. mini sourire vient fendre les lèvres jusqu'alors scellées et rappelle la complicité partagée. tu lui en voudras jamais au point d'te taire, jamais au point d'vous crever. c'est lui et toi. dans la rue. les taudis. le bronx. maintenant, le mungo. — avec ça t'as d'quoi louer tous les panneaux d'affichage d'new-york pour y afficher tes nudes & tes grands messages aux boss d'la city. t'acquiesces, lui donnes raison. tu t'sens riche, jj. la liberté à laquelle t'es entrain d'goûter t'offre bien plus que la totalité des billets que t'as jamais encaissés.
t'as ce regard fixe tiraillé entre la médisance et le bonheur d'le retrouver. la lumière oculaire tantôt terne tantôt vive. tu sais pas vraiment, c'qu'est entrain d'se passer. et ta franchise manque pas d'lui rappeler l'exil auquel il t'a condamnée. tu penses à des vacances, en bord de mer, celles qui s'imagent sans cesse quand t'as les paupières closes. parce que c'est ce dont tu rêves, toi, de voir le soleil. — ouais, t'peux pas imaginer. doigts d'pieds en éventail comme sur les cartes postales. j't'en avais envoyée une d'ailleurs. tu l'as pas reçue ? tu souffles un rire sarcastique. il ment comme toi. et ensemble devant l'aube, vous trompez vos réalités. — ça vient d'carana island à deux kilomètres d'phillie. ils ont de ces milkshakes au rhum, tu peux pas savoir. l'service laisse plutôt à désirer mais l'accueil est pas mal, très casual. ça rappelle la maison. les noms te sonnent étrangers, tu ne reconnais rien des aveux qu'il te ment. rien, sauf la maison. et tu t'dis bien qu'si ça y ressemblait, son séjour aurait été empoisonné. — quelle maison ? t'incises encore. histoire d'le piquer, d'lui rappeler qu'il n'y a pas un abri à new york capable de le protéger. il se couvre de mystère et ce matin, t'as la flemme de le déshabiller. ça demande déjà bien trop d'effort de comprendre qu'à cause de lui, tu n'pourras plus vraiment te déguiser.
briquet tendu, première flamme s'éteint au vent. accroc météo ou organique. au choix. — so, libre comme l'air maintenant ? tu vas faire quoi sans tout c'bordel, mis à part profiter des aires d'autoroute ? il t'arrache à tes pensées, et il t'faut bien deux respirations pour reconscientiser l'instant. vivre, joan. — apprendre de dan. il me forme pour devenir conductrice de bus. c'est pas la même réponse qui sort. t'arbores un sourire biaisé, mutin, t'as envie d'le faire rire et à la fois d'lui refoutre sous les yeux tout ton passé vitreux. pourquoi lui aurait-il eu l'droit de partir mais pas toi ? — t'sais new york, les mêmes soirées huppées, les mêmes robes de couturiers, les mêmes requins qui t'attendent sur l'pas de ta porte pour capturer le meilleur cliché qu'ils revendront aux magazines. ça devenait lassant. j'avais besoin d'air. de respirer. et tu mens pas vraiment. les soirées dynamisées à la poudre. les trois tissus dans la garde-robe. t'étais bien l'un des vers les plus en vogue de la grosse pomme. toujours harcelée par ton tortionnaire ou recherchée par les autorités. — et toi ? marre des cocktails ? tu voulais un peu d'aventures ? égoïste, tu manques de rajouter. mais vivons-les ensemble, tu penses.
Spoiler:
hj : 1) j'ai grv mis du temps à rep??? 2) en + c'est pas ouf !!! mais pardonne moi mimi, j'me rattraperai à la prochaine
Les conneries que déblatère Jules t'font sourire, t'y crois à moitié déjà, et pourtant y'a l'instinct qui te pousse à te mentir à toi-même et te laisser berner. Elle démarrait plus ! Ils sont repartis en galopant comme des cow boys. Ca t'fait rire de l'image mentale qui colle tellement bien aux fables que vous contez. Voyous de seconde zone s'inventent caïds de grande cour et se laissent pousser les ailes d'une liberté volée aux plus chanceux.
Pis y'a l'moment de tes propres aveux qui forcément arrive, trop vite, bien trop vite pour que tu penses à des trucs à dire valable. C'matin dans la bruine légère et maussade, avec les pots d'échappement de quatre grands éléphants des routes en plein dans les narines, y'a pas l'envie d'dévaler la vérité entre vous. Ca t'fait renchérir sur vos péripéties, une histoire de carte postale et de rhum au shaker, un welcome home d'habitants de Phillie. Quelle maison ? C'est vrai ça, quelle maison Jo ? Dans ta caboche il n'y a uniquement que les échos bruyants de fer et de barreaux et d'alarmes stridentes et de couloirs vides d'humanité. Tu luttes pour pas t'laisser happer dans les souvenirs encore trop frais. Tu te concentres plutôt sur l'autre démon en présence, la question acérée d'Jules, cette rancoeur que crache sa voix. Hm. Ne pas savoir quoi lui répondre non plus. T'sais bien. Du genre de chez Juan & Po'. Inventer au pif sur base des deux énergumènes cités parmi vos connaissances communes - un duo de squatteurs éhontés à l'hygiène de vie négative qui se prennent pour le club med. Malgré l'envie que ça t'inspire de vouloir revenir cinq minutes en arrière, sans croiser croiser JJ sans se rendre compte de l'un l'autre, tu t'accroches à la mine tendue de la blonde. Celle-là même qu't'as contemplé trop de fois à la lumière de braseros vacillants ou de néons pétés clignotant sur vos tronches, pour former un quotidien d'emmerdes et d'embrouilles. Avec le temps t'avais fini par t'plaire dans cette rengaine sans lendemain ponctuée de sa fraise ramenée à la moindre portion d'ennuis. Mais le fil rouge a été coupé brutalement sans préavis sur base de ton absence et du manque de nouvelles. Ca t'tue de voir à quel point les choses ont changé ce matin - de ta faute, sans aucun doute.
Elle te tend le briquet, le feu s'essouffle sous la bourrasque. Ca t'arrache un tic de la bouche agacé et tu protèges le petit appareil d'une main pour que la nouvelle flamme ne s'épuise pas elle aussi. Le geste te soustrait un moment de l'attention portée aux réactions de la fille, tu te perds un instant dans le flottement avant de reprendre avec des questions. Apprendre de Dan. Il me forme pour devenir conductrice de bus. Ca t'soulève un sourcil étonné rapidement suivi d'un sourire léger. Damn, j'te savais pas amatrice d'ces gros machins. Il n'y a dans ta voix aucune malice aucun sarcasme, seulement de la surprise et un amusement léger à la penser au volant d'un car - ou plongée dans son moteur en formant l'hypothèse d'une catastrophe en bord de route. T'sais New-York, les mêmes soirées huppées, les mêmes robes de couturiers, les mêmes requins qui t'attendent sur l'pas de ta porte pour capturer le meilleur cliché qu'ils revendront aux magazines. Ca devenait lassant. J'avais besoin d'air. Dans sa voix se pointe un soupçon d'vérité que tu reconnais entre les paparazzis inventés pour se donner un air. La fin seulement, tu peux la deviner vraie à moitié. Vouloir se barrer d'une métropole dont on s'est lassée à force d'en côtoyer les pires côtés. Tu hoches la tête d'un air entendu. Et ça a été pour tout quitter ? Tu comptes... revenir après ? Garder contact avec les gens ? Dans ta tête toute la ribambelle d'amis, voisins, et proches que tu lui connais. La silhouette menaçante du gars qu'elle se traîne comme un boulet au pied flotte dans ton esprit aussi. T'as du mal à croire qu'ce connard l'aura laissée partir sans donner son mot à dire. Mais après tout, tu t'forces à penser, y'a presque un an qui s'est passé depuis les dernières infos dessus. Si ça se trouve le problème est déjà réglé.
Tu tires une longue taffe. La fumée qui sort de ton museau se mêle aux odeurs d'essence. Ici aussi, la puanteur citadine vous colle à la peau. Et toi ? Marre des cocktails ? Tu voulais un peu d'aventures ? Sa voix qui pue le reproche - ou peut-être est-ce juste toi qui te l'invente ? Non. Ouais. Franchement, c'est dépassé tout c'luxe. En plus Dan avait l'air de dire qu'on partait pour Hawaii ça m'tenterait bien pour changer un peu d'air. La plage, tout ça. Froncement de sourcils. A coup sûr la destination prochaine n'est pas Hawaii pourtant, y'a dans ton crâne aucune idée de l'endroit où vous êtes destinés. Ton niveau d'inquiétude face à l'inconnu devant vous est ridiculement bas. En parlant du loup, tu captes du coin de l'oeil la silhouette de votre chauffeur revenant du bâtiment principal de la pompe à essence. 'Fin... P'têtre pas Hawaii. C'quoi le plan déjà ? Ton hésitation est palpable. Après tout hier tu n'as fait que monter dans le bus en quatrième vitesse en ayant plus ou moins conscience du déroulement du voyage grâce à un flyers chopé en rue et un voisin qui se rendait à la réunion d'information. De ton côté, aucune autre info supplémentaire sur le roadtrip. A vous voir tous les deux on penserait à une farce, une caméra cachée. Mais force est de constater que tout ça est bien réel, il n'y a qu'à se rendre compte de l'homme qui vous fait un signe de la tête et un sourire poli à quelques mètres de vous. Dan. Il s'apprête à remonter juste après vous avoir soufflé Hey, on va pas tarder à repartir, quand Eliz et Lloyd auront fini.
HRP:
t'en fais pas chat !! et omg c'est à moi de m'excuser pour à peu près les mêmes raisons, j'ai pas l'impression que ça soit ouf du toutttt et ça a été long.
aussi j'me dis que jo ne lui dira ni désolé d'être parti ni qu'il était en taule, en tout cas pas maintenant. il attendra un peu mdrrr, quelques jours après ou au moins qu'ils s'causent un peu plus, cuz he got a slow mind you know. so j'me dis on peut peut-être relativement bientôt faire une ellipse ? ou un autre rp, comme tu veux, quelques heures ou jours plus tard ! pour set un nouveau mood la tête déjà un peu plus en mode voyage ? (fin j'propose ça mais c'est pas obligé du toutttt, on peut encore rester là plus longtemps aussi ! vraiment tu me dis lneroziarn, j'update au besoin)
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