event 1 — Voilà trois jours d'écoulés depuis le départ de New York. Vous avez pu vadrouiller dans Wethersfield, puis à Stonington à votre guise. Sans pression, les organisateurs n'avaient rien prévu si ce n'est de vous laisser un peu libre de gérer votre temps pour vous permettre de débuter ce road trip tranquillement. A l'issue de ces trois jours, vous apprenez que pour votre dernière soirée, le feu d'artifice du 4 juillet sera lancé sur la plage de Stonington. Il y aura des stands de boissons, et les gens de la ville se sont amassés ici, sur des draps posés à même le sable chaud, pour admirer le feu d'artifice. Picnic nocturne, les affamés pourront également se sustenter grace aux stands de nourriture ; grillades, hot dog, part de tarte, frites, vous pourrez vous régaler.La nuit est enfin tombée, vous voilà installé pour admirer le feu d'artifice. Vous êtes venu.e seul.e ou accompagné.e, peut être en groupe, ou simplement à deux, vos yeux ravis scintillent sous les lumières éclatantes des fusées envoyées jusqu'au ciel. Boom. Dans votre thorax, les détonations percutent, elles symbolisent la fin de cette escale, comme le point final de quatre jour intenses de découverte. Demain, les bus reprendront la route, pour de nouvelles aventures. >> la suite ici ⬝
Il avait été choisi. Il n'aurait pu en être autrement et il n'était pas désolé pour ceux qui rentreraient bredouille. Il ignorait les histoires de chacun et le besoin de partir, de s'évader leur appartenait. Peut-être avait-il moins de raison de partir, après tout, il avait un confort de vie bien au-dessus de la moyenne. Il était un homme avec une réussite professionnelle émérite, prodige d'une technologie qui était entrée dans toutes les maisons. Tous avaient besoin d'une sécurité, tous avaient besoin de s'assurer de ne pas se faire avoir par des détracteurs, des arnaqueurs qui profitaient d'un défaut de code pour accéder à des données confidentielles. Des erreurs que son entreprise cherchaient. Et pourtant, malgré cette importance, il se sentait vide. Un vide qu'il n'arrivait pas à combler avec les heures passées devant des lignes de code, des heures à voyager pour négocier un contrat avec les autres entreprises, les paysages parfois paradisiaques. Il ignorait si ce road-trip allait lui apporter une réponse. En tout cas, Troy rejoignit ceux choisis parmi cette foule, furent immortalisés avec sa casquette sur la tête enfoncée, à moitié caché derrière un homme un peu plus grand. La plupart des gens avaient choisi leur bus, mais le brun avait décidé de laisser le hasard se faire. Le Velvet en premier lieu, pensant rejoindre le Sebastian qui était derrière lui à la réunion d'informations, mais une personne venait de le devancer alors il laissa sa place. Ce fut Craig qui se rapprocha de lui et l'invita à rejoindre son bus. Le Doobie, le bus qui semblait être le plus solide de tous, transpirant de testostérone. Il lui expliqua rapidement qu'il aura l'occasion de se faire du bien dans ce bus. TJ haussa un sourcil, sourire perplexe, mais la réponse arriva rapidement. Du sport, évidemment.
Évidemment ! Ça tombe bien, je manque d'exercice ! Lança-t-il en riant, dépassant Craig pour rejoindre le bus, son sourire se crispant.
Il courrait un peu quand il avait besoin de réfléchir même si la plupart du temps, il jouait avec un balle qu'il lançait sur un mur. Il bloqua sur les vélos attachés sur le toit, tout en avançant, ne remarquant que trop tard que la personne devant lui s'était arrêté. Troy lui rentra dedans, manqua de tomber de justesse.
Oh merde ! Pardon ! Lâcha-t-il en posant une main sur l'épaule de sa victime.
TJ reconnut les traits fins de Vega avec qui il avait pu échanger un peu plus tôt sur une question existentielle concernant la musique.
Vega, c'est ça ? TJ. Pardon, j'étais absorbé par les vélos sur le toit. Tu comptes essayer d'en faire ? J'espère qu'ils vont pas rouler en même temps !
( C ) NOCTEM
Dernière édition par Troy J. Mills le Sam 22 Juil 2023 - 15:37, édité 1 fois
Il est de ces instants qui marquent au fer, de ces instants que l'on oublie jamais vraiment. Aujourd'hui était l'un d'eux. Vega, les pieds mentalement sur les starting block, à s'égayer sans le montrer de cette aventure hors du commun qui s'offrait à lui, observe tout autour. C'est un moment puissant, de ceux qui vous dévorent, de ceux qui vous remplissent. Vega inspire. C'est là. C'est maintenant.
Faire table rase du passé. Et se tourner vers l'avenir.
Il y en avait eu des jours qui marquent, de ceux qui, contrairement à aujourd'hui, faisaient tristement mal. A remuer les trippes jusqu'à y déloger la bile. Vega en avait connu bien trop, et c'est à cela qu'il pense alors qu'il entend son nom être sélectionné parmi la foule de gens venus tenter leur chance. Il y repense, comme si c'était hier, lui face à ce pont et l'envie cruelle d'y glisser face à la nuit, de couler dans l'empreinte des ténèbres et y mourir sans même regretter.
Il repense à cet instant fatidique, un an auparavant, qui lui avait fait reculer, le visage inondé de larmes qu'il n'avait jamais réellement versées, le coeur frappant les côtes comme s'il désirait les briser. Il s'était reculé, lentement, comme un animal apeuré tenterait de survivre en s'éloignant du danger, pas après pas. D'un geste de rage il s'était essuyé les paupières, le poignet comme éponge et le souffle en relief de survie.
Il s'était lui-même sauvé la vie.
Et aujourd'hui, il est là, à songer à cela, à se dire que s'il n'avait pas décidé de rester curieux des lendemains que le destin avait à offrir, il n'aurait jamais pu connaitre une aventure telle que celle-là. Il ne dit jamais rien, Vega, ne parle jamais de rien qui ne soit trop intime, rien qui ne donne à l'autre le moyen de lui faire du mal - s'en faisait-il déja suffisamment tout seul. Personne n'aurait pu connaitre le mal qui le rongeait de l'intérieur, comme une bête sauvage se nourrissant de ses peurs. Personne n'avait jamais su d'ailleurs, qu'il avait tenté d'en finir un soir d'été, l'âme écorchée d'avoir essayé si fort pour finalement échouer. Personne.
Il était dur de sonder ses regards, toujours trop neutres. Et c'est avec ce visage-là qu'il suit la masse, s'engouffrant dans le Doobie comme on le lui avait dit, ô combien en lui tout était euphorie. Ressentir enfin un petit quelque chose, il s'en étonne et s'en réjouit, le sac sur le dos, les yeux qui scrutent absolument tout. C'est coupé dans ses pensées qu'il sent qu'on le percute. Immédiatement il se retourne et observe celui qui lui fait face. Son visage lui revient, ils s'étaient croisés dans la salle de réunion. « Vega, oui. » Il lache un faible sourire, puis replace son sac sur l'épaule et reprend sa marche, montant à l'étage tout en continuant de lui parler. « J'adore le sport, et le vélo. Je pense que j'en ferai oui. Et toi ? » Il s'arrête devant les deux dernières couchettes et se tourne vers TJ. « Bon, je crois qu'on ne va pas avoir le choix. Ca te dit qu'on fasse un pierre papier ciseaux pour savoir qui aura la couchette du bas ? »
L'enfant renait. Vega a cette étincelle qui pétille sur l'iris, dilatant ses pupilles. L'ivresse de cette épopée le gagne, il sent son coeur qui accélère. « A moins que tu ne préfères dormir en haut ? » Taquin, il pose son sac au sol et tend le poing pour lancer le jeu. Celui qui gagnerait dormirait sur la couchette la plus facile d'accès. Et perdre ou gagner n'avait aucune importance pour lui. Seul le jeu l'intéressait vraiment. Et tenter de nouer des liens, aussi.
S'il avait été attiré par le Velvet, un rappel pour lui d'un groupe mythique, les Velvet Underground, origine de New-York, Troy avait vite été arrêté dans son mouvement, apprenant qu'on lui avait passé devant. Il avait vu au loin cette personne, mais ne s'était pas attardé. Ce n'était pas grave et ce Craig qui vit son regard un peu perdu comme un gosse laissé à l'abandon dans un supermarché, regardant à gauche, à droite. Le Doobie était celui qui l'accueillerait à bras ouverts. Était-ce un signe qu'il était un peu trop flapi ? L'occasion de faire du sport, de prendre le temps de s'aérer l'esprit comme à chaque fois qu'il allait courir. Se remettre en forme. Il en avait besoin. Il prit donc la direction du bus qui n'aurait aucun problème pour survivre à une horde de zombies, mais il fut surpris de voir des vélos sur le toit. Tant il était surpris de les voir, il ne remarqua par la personne devant lui et lui rentra dedans. S'excusant rapidement, il reconnut les traits du jeune homme assis derrière lui un peu plus tôt. Il comprit qu'ils allaient tous les deux être dans le même bus et il était un peu soulagé de trouver un visage familier même s'ils n'avaient que peu échangés. Il se rappela de ce dernier parce qu'il portait le même nom d'un personnage de Street Fighter, apparu dans le deuxième jeu, série de jeux qu'il avait longuement poncé avec des amis. Il ne s'était pas trompé et il lui confirma. Vega arrangea son sac, continuant sa route alors qu'il lui apprenait aimer le sport - non adorer même. TJ reproduisait le même geste en arrangeant son sac sur ses épaules, s'assurant qu'il ne heurterait personne derrière lui, mais il était le dernier, Craig discutant avec un des autres organisateurs.
J'aimerais en dire autant ! Je me suis pas mal encroûté depuis quelques années. Je cours de temps en temps mais ça ne me fera pas de mal de m'y remettre sérieusement.
Montant à l'étage, tout le monde semblait s'être approprié une couchette et discutait joyeusement. Les deux jeunes hommes se retrouvèrent devant le dernier lit, se retrouvant devant l'impasse. Troy préférait ne pas être trop en hauteur, par peur de tomber. Autant si le lit ne risquait pas de bouger, comme il l'avait été dans son internat, dormir en hauteur ne le dérangeait pas. Mais tout deux semblaient avoir envie de dormir en bas. Vega lui proposa de laisser un peu de hasard décider pour eux et Troy laissa un petit rire s'échapper, clairement convaincu par la méthode pour se décider. Deux gosses, gosse qu'il avait mis de côté depuis trop longtemps.
Non pas spécialement, laissons le hasard décider pour nous !
Cette idée lui irait bien. Ce serait un bon moyen de lâcher prise non ? Se laisser porter. Comme pour le bus. Passant une main derrière sa tête pour se gratter l'arrière, il haussa l'épaule, laissant passer quelqu'un qui allait se griller une clope dehors. Posant son sac sur le sol, il mit sa main derrière son dos, prêt à sortir sa main simplement ouverte, un grand sourire sur les lèvres, joueur. Ce sera une feuille qu'il lancera en face du jeune homme et il gagnera cette manche. Ainsi, il dormira dans le lit du bas. Petit poing en l'air, signe de la victoire à l'image de ce gif avec un bébé les deux petits poings levés.
Yes ! J'ai presque de la peine à gagner et si jamais, je remets quand tu veux mon titre de vainqueur, dit-il en traînant son sac pour le poser dans le lit du bas, s'asseyant à son tour pour tester le confort du lit, bougeant pour voir s'il était silencieux ou s'il allait grincer au moindre mouvement.
Troy restait joueur même s'il n'avait pas très envie de perdre le confort du bas. La promiscuité le renvoyait à des années en arrière même s'il avait le confort des internats où seules les familles riches avaient accès. C'était beaucoup plus petit et il faudrait apprendre à vivre avec une quinzaine de personnes, avec les bruits, les odeurs et les habitudes de chacun. Nul doute qu'il y ait parfois des tensions, mais tous avaient acceptés ce voyage, tous avaient des raisons d'être là. Regardant les autres participants, il finit par passer la tête hors du lit.
Ça te dit qu'on fasse un tour du bus après ? Proposa-t-il à Vega.
Aucune obligation et il ne s'en formaliserait pas s'il ne voulait pas. En-tout-cas, c'était ce qu'il comptait faire, découvrir là où il passera les six prochains mois.
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