you're a firework (chiara)

— Ses mains triturent nerveusement le sweat qui entoure sa taille au dessus de sa robe, prévu si jamais le temps venait à se rafraîchir. Elle ne sait pas véritablement ce qu’elle éprouve, Freya, partagée entre l’anxiété de se voir tirer du confort et de la sûreté de son lit pour se plonger dans un évènement qui la poussera à se confronter aux autres membres des bus. Ce n’était pas qu’elle n’était pas sociable, mais plutôt que ce début de trajet avait poussé l’irlandaise à se renfermer sur elle-même, de par cette nostalgie qu’elle ressentait. Sa maison lui manquait, ses parents aussi, ses frères et sœurs encore plus. Bien entendu Freya ne ratait jamais les appels vidéos organisés au cours desquels sa mère insistait et vérifiait que personne n’embêtait sa fille chérie – « parce que vraiment, Freya, il suffit d’un mot et je débarque dans la journée » - tandis que son père riait en apaisant les inquiétudes maternelles d’un baiser sur sa joue avant de lui raconter la dernière dad joke qu’il était bien trop fier de lui offrir. Ses frères et sœurs ne faisaient que se passer le téléphone de main en main tout ne tentant jalousement de conserver l’aînée en ligne le plus longtemps possible et, à chaque fois, la brune en ressortait le cœur plein d’amour mais l’âme nostalgique. Elle avait du se faire violence pour ne pas craquer et retourner en Irlande par le premier avion et c’était cette nostalgie qui avait empêché la brune de réellement sociabiliser avec les autres passagers. C’est pourtant l’une d’entre elle, sa voisine de dortoir même, qui était à l’origine de sa sortie en cette soirée de fête nationale. La promesse de feux d’artifices avait été trop tentante pour qu’elle ne résiste alors que Charia avait insisté, probablement parce qu’elle n’avait pas envie de la retrouver en train de fixer un point invisible à travers la vitre tout en étant concentré sur ses écouteurs. Une part d’elle était soulagée de ne pas passer la soirée seule parce que même si la date était différente en Irlande, la fête nationale restait un évènement important, qu’elle a toujours aimé passer en famille. Il ne restait pas beaucoup de temps avant que les feux d’artifices ne commencent, anxiété qui laisse peu à peu place à l’excitation véritable qu’elle ressent à chaque fois qu’un tel évènement va arriver. « Wow j’aurais du me douter qu’il y aurait autant de monde ! » lança-t-elle alors que la plage était déjà bondée de personnes venues admirer le spectacle. Elle observe la foule du regard, cherchant surtout un endroit où Chiara et elle pourront s’installer et observer les feux sans être dérangées. « Là-bas ! » Elle pointe du doigt un endroit un peu plus en retrait sur la plage mais qui leur permettra tout de même d’avoir une bonne vision. Sans réfléchir, la brune attire Chiara par la main et se met à courir vers l’endroit repéré, de crainte que quelqu’un ne leur prenne la place. Elles arrivent quelques secondes un peu, un large sourire victorieux sur les lèvres de Freya alors qu’elle se tourne vers sa partenaire, un peu essoufflée. « Je voulais pas qu’on perde la place.. J’aime vraiment trop les feux d’artifices ! » Elle étale la large serviette prise pour l’occasion alors qu’elle se perd dans des explications que Chiara n’a pas demandé. « En fait c’est mon père qui est vraiment fan, il organise toujours une grande soirée pour nous lors de notre fête nationale et je crois bien qu’il m’a passé son amour des feux d’artifices. » Elle a sans doute plus parlé en ces quelques minutes qu’en ces premiers jours, Freya qui se sentait revigorée par la perspective de retrouver ce lien, même aussi mince, avec sa famille. Elle s’assoit sur la serviette et indique d’un geste du menton la place à côté d’elle à Chiara. « Désolée je parle trop quand je suis excitée mais tu peux m’arrêter, aussi, ou même me raconter ce que tu fais avec tes parents pour la fête nationale ? » interroge-t-elle, véritablement curieuse. Elle a envie de savoir, d’en apprendre davantage sur celle qui lui permettait de sortir de son cocon ce soir et l’aidait à réaliser que, peut-être, ce voyage n’était pas fait que de tristesse et de nostalgie.