event 1 — Voilà trois jours d'écoulés depuis le départ de New York. Vous avez pu vadrouiller dans Wethersfield, puis à Stonington à votre guise. Sans pression, les organisateurs n'avaient rien prévu si ce n'est de vous laisser un peu libre de gérer votre temps pour vous permettre de débuter ce road trip tranquillement. A l'issue de ces trois jours, vous apprenez que pour votre dernière soirée, le feu d'artifice du 4 juillet sera lancé sur la plage de Stonington. Il y aura des stands de boissons, et les gens de la ville se sont amassés ici, sur des draps posés à même le sable chaud, pour admirer le feu d'artifice. Picnic nocturne, les affamés pourront également se sustenter grace aux stands de nourriture ; grillades, hot dog, part de tarte, frites, vous pourrez vous régaler.La nuit est enfin tombée, vous voilà installé pour admirer le feu d'artifice. Vous êtes venu.e seul.e ou accompagné.e, peut être en groupe, ou simplement à deux, vos yeux ravis scintillent sous les lumières éclatantes des fusées envoyées jusqu'au ciel. Boom. Dans votre thorax, les détonations percutent, elles symbolisent la fin de cette escale, comme le point final de quatre jour intenses de découverte. Demain, les bus reprendront la route, pour de nouvelles aventures. >> la suite ici ⬝
Vega Booth-Lyons et Caspeus Rojas aiment ce message
(( NOTE IMPORTANTE )) à propos des tw.
ce sujet regroupe plusieurs coups d'inspirations aléatoires et sans chronologie ou fil conducteur, c'est globalement un foutoir des états d'esprits et de flashbacks de jo. par contre, je tiens à préciser qu'ils ont majoritairement tendance à être sombres et parfois crus. je vous conseille donc vivement de regarder les trigger warnings de chaque poste individuel pour éviter d'avoir des mauvaises surprises.
indicible odeur de mort dans tes côtes rougeoyante de chaleur, ta peur aux tripes joues pourpres le regard fou t’sais plus, t’sais plus, où tu vas, c’qui l’advient de toi déphasé de ton propre corps il s’arrache hors de ta portée se mue en quelque chose que tu ne reconnais plus.
invisible fantôme à la place du coeur c’est le tambourinement d’un spectre les émotions en berne, crevées l’sentiment que tu marches plus droit.
c’en est aberrant, de voir ce que t’es devenu. là-bas sous les toits gris et derrière les barrières rouille. marcher en rond. une fois, deux, trois, quinze, mille fois. papillon aux aîles cramées. tu t’effrites sous la pression. des murs, des rails, du plafond trop bas. lumière constante. brûlant ta rétine. gris le paysage où que tu regardes. des teintes de carmin, çà et là. c’est ton esprit qui t’invente des flaques de sang à la place des vivants. tu te les imagines tous butés par la connaissance que vos vies se consumeront ici-bas. ça suffirait pour en décimer quelques uns. toi en tout cas, tu survivrais pas. quand bien même la peine se résume à quelques mois, tu te la figures éternité sans échappatoire.
réaliser seulement trop tard les regrets deuil d’une indépendance perdue d’cette liberté pas assez appréciée. ici tu te crèves, tout seul.
Dernière édition par Jo Lane le Dim 16 Juil 2023 - 2:22, édité 1 fois
- thoughts from years ago - - anywhere in the universe -
l’impression d’tout foirer de ce que t’enteprends, jo, c’est terrifiant. l’feeling deep inside que tu crèves des coeurs davantage que tu n’en sauves, valdinguer de gauche à droite en roue libre comme si rien d’important ne pourrait te retenir quelque part. sans s’mentir, tu pourrais disparaître pendant deux ans et te repointer quelque part qu’on aurait pas l’impression que tu sois parti un jour.
déchéance d'un homme. t’as c’sentiment d’appartenir à personne, manquer de rien, manquer à personne. la migraine plus forte de jour en jour, à mesure qu’le temps passe et que tu ne fais que passer.
inconsistent kid. tu fuis le présent davantage encore que ton passé, quand le futur n’est pas quelque chose fait pour les raclures comme toi.
humain éphémère. de passage dans cette vie. te lier à des gens pour mieux disparaître de leurs quotidiens. depuis quand t’es dans cette mécanique ? t’sais plus dire.
la nuit s'infiltre entre tes côtes pluie battante et astres maudits elle glisse à grosses gouttes contre ta colonne, contre tes reins coton trempé ne l'arrêtera pas
le froid d'octobre givre tes pensées. plus rien dans la caboche, personne à bord. tu croirais rêver; tu croirais crever. nuit d'octobre, l'sombre te fait chavirer. pourtant y'a c'gloussement pas bien formé, un peu glauque, qui claque entre tes dents. l'raclement de gorge qui suit trébuche un caillot sanglant contre le pavé. tu claques ta tête contre la porte, ça fait un bruit mouillé. minuit largement passée; colombus ensommeillée. y'a que toi pour t'tenir debout, que toi pour frapper à une porte dans l'espoir d'y trouver une vivante. c'est con, t'as oublié tes clefs. c'fait trois jours que t'es plus rentré; t'aurais dû prévoir que la madre aurait tiré le verrou.
trois coups contre le battant, de plus en plus forts à chaque fois. tu gueules, aussi. ça réveillerait un chat crevé. pourtant y'a toujours rien, désespérément rien. t'abandonnes l'affaire, rebrousses chemin. les moins cinq degrés glissent leurs doigts glacés dans ta nuque, tu frissonnes. les manches courtes révèlent tes bleus et ta chair de poule. ça valait bien la peine de sortir avec le blouson d'tom si c'était pour te faire racketer en rue par le même genre de stray dogs que tu fréquentes. cette fois-ci ils ne sont juste pas d'la même team; c'est con.
tu contournes la maison délabrée. achetée pour une bouchée de pain, "une occasion en or" qu'avait proclamé fièrement la daronne l'année passée, sans compter ni les rats ni les fissures moisies des plafonds. c'est sûr que ça valait toujours mieux que la rue à l'époque. à présent t'en es plus si sûr. aux pieds de la terrasse aux carreaux déchaussés tu lèves les yeux vers le premier étage. il se dresse misérablement à quelques mètres seulement du sol; en escaladant ça devrait pas être bien compliqué de péter la vitre. t'y es déjà arrivé une fois, plus ou moins, ça devrait le faire.
tu entames l'escalade mais c'est sans compter les tuiles ruisselantes et le bois mou. t'arraches la moitié de la façade avec ton entrée en force, et tu finis avec une douleur aigue dans le poignet sur le toit logé juste sous la fenêtre. la guillotine est déjà entrouverte, tu passes tes doigts endoloris dans l'interstice et te fraies un passage à l'intérieur.
autour de toi l'odeur de poisson pourri habituelle. elle vient pas de vous, cette effluve nauséabonde, et vous avez été infoutus d'en trouver l'origine en quinze mois de vie ici. t'ignores le bordel ambiant et les vêtements abandonnés un peu partout à travers la pièce. sur le matelas à côté de la porte: ta mère. passed out en travers de son lit de fortune, des tâches irrégulières et douteuses autour de sa tête t'indique qu'elle a dû déglinguer vos réserves de spiritueux encore une fois de plus. tu gardes un regard impassible devant cette femme qu'on pourrait méprendre pour un cadavre frais. tu te souviens vaguement de l'époque où c'était une flic respectée par ses pairs, quand t'avais que sept, huit ans et une connaissance très limitée du monde. mais un scandale et un renvoi plus tard, il ne reste plus rien d'elle sinon une capacité de descente impressionnante. elle a arrêté d'être mère célibataire courageuse, le môme s'est élevé tout seul.
tu avises un pichet d'un liquide plus ou moins transparent sur la table basse. tu le renverses brusquement sur sa tête. monica. que tu scandes bien fort. elle se réveille brutalement avec des bruits de porcin affolé. hein, quoi. qu'elle bredouille enfin en levant son regard noir vers ta gueule. j'me casse. elle fronce les sourcils, encaisse c'que tu viens de lui dire, retombe sur son matelas avec un geste grossier de la main en ta direction. "ouais, ouais, va chier." qu'elle semble t'indiquer. c'pas comme si t'avais pas passé trois jours awol de toute manière. tu lances le pichet vide sur son lit, ça retombe sur son crâne et roule par terre. elle pousse un cri d'enfer pendant que tu passes la porte hors de sa chambre; elle en claque brutalement le battant.
en bas, dans l'arrière-cuisine qui te sert aussi de chambrée, tu plies bagages en vitesse. deux blousons en cuir, un ciré jaune qui devait appartenir à l'ancien propriétaire et qui est miraculeusement encore indemne, bonnet en laine, mitaines, chaussettes dépareillées, trois tshirts et un pantalon. tu changes tes vêtements trempés et enfiles trois pulls par-dessus. un dernier manteau - le plus gros - vient recouvrir le tout. dans la pièce à vivre, tu récupères des cannettes de bière pas encore consommées et tout l'argent que t'arrives à chourrer pour la modique somme de $82.24; une vraie fortune. tu essaies d'enfiler une écharpe avant d'abandonner très vite face à l'odeur qu'elle dégage. t'avises enfin une conserve de thon qui traîne par là, une cuillère, et tu balances un coup de pied ferme et rageur dans la porte d'entrée. elle s'ouvre en grand avec fracas. tu quittes les lieux sans un mot de plus.
tes clefs reposent bien en évidence sur la table à manger. t'en auras plus besoin, désormais.
te projeter sous les roues d'une voiture. t'y penses, parfois. ça fera pas d'toi un meilleur homme. ni un meilleur fils. humain-déchet bien réel, tout plus. et évidemment, crevé en bord de route, à plat sous une asphalte que personne n'a jamais foulée de son pied. tu te demandes aussi c'que pourraient faire trois tonnes et demies - est-ce bien le poids d'ces tacos que tu vois passer sur la voie rapide ? - étalées tout du long de ta colonne vertébrale.
parfois, tu t'dis que ça t'semblerait bien sage de plus y réfléchir. sauter dans le vide d'un bond et puis plus rien sentir. évidemment, tu ne le fais jamais. ça n'aurait pas de sens. et puis, t'as pas les couilles pour t'projeter sous la ferraille. paraît que t'es un peu peureux, même de la mort, alors que la vie n'prend aucune tournure qui te satisfait.
assis là en haut d'un toit de new-york, tu te dis que tu n'aurais même pas besoin d'atteindre le sol pour clamser; on t'a dit que ça serait la chute qui ferait taire ton cardiogramme. tu te penches un peu dans le vide, le vent te rattrape la gueule. heureusement qu'il est à contre courant, te pousse vers la sécurité de la terrasse. ta fumée de clope s'y perd et te revient dans le museau instantanément. t'étouffes, te secoues. tu te relèves.
sans faire le con, sans tenter le diable, tu rentres au squat.
des bouts morcelés d'un toi à peine inventé. dans l'reflet brisé de la vitre, te figurer au passé bon garçon ou élève modèle. au présent, des thunes en poche et pas de bague au doigt. un emploi, comment ils appellent ça ? stable. futur dont t'essaies de discerner les formes sans arriver à fabuler sur son contenu. ça t'arrache un rictus moqueur. tu te retiens de balancer ton poing dans le miroir et fragmenter pour de bon mille et un éclats dans l'évier. les cris des animaux font frémir les murs. tu te rappelles que toi aussi, t'as rejoint le zoo, en qualité de macaque puérile ou corbeau de malheur, quelque chose dans le genre. ça t'arrache la gueule de penser qu'il a fallu déraper une seule fois, une seule, pour que toutes ces années de mauvaise vie et de chance toute relative te rattrapent. cette fois-là, t'as pas été des plus rapide, ni des plus futés. tout c'qui te reste c'est l'instinct primaire et trois côtes fracturées.
l'sentiment que cette société ne tourne pas rond l'feeling, deep inside, d'crever sur place, à force de tourner en rond.
et puis aujourd'hui, y'a c'coup de tête, c't'instinct, d'un brouillard sans forme, d'un bitume à perte de vue. la volonté quelque part de: s'sentir se fondre dans la masse incohérente du monde, se paumer jusque là où on ne te retrouvera plus, tout claquer et tout perdre en même temps. embarquer dans le bus et ne plus en revenir, aller là où la pluie, le béton, les phares de voiture et les feux tricolores se mélangent. perdre la tête, brouhaha sans forme dans les oreilles, l'roulement migrateur des roues en toile de fond. n'plus s'arrêter, ne pas s'faire déposer. nulle part.
dans tes poches l'abus. quatre dollars cinquante-six, huit packs de cigarettes volés à la supérette locale. quitte à abuser, autant le faire en beauté. à l'intérieur du blouson la vodka des plus hautes étagères, celles que tu ne te permets jamais quand tu fais le citoyen modèle - quand tu achètes pour de vrai cette merde.
t'avances les pas déjà pas mal inégaux dans des rues déjà pas mal bondées dans un état déjà pas mal éméché. l'sourire franc à la gueule de ceux qui ont jarté leur inhibition à l'égout, tu te diriges mal dans la nuit tombée. y'a certes les enseignes çà et là, y'a certes quelques néons clignotants, mais ce new-york des bas fonds n'a pas la lumière de la fifth avenue. tu vois, çà et là, des rats. tu les salues bien bas. entre eux et toi parfois, tu te dis, y'a qu'un fucking pas.
ton sang connaît une euphorie naissante. l'sentiment de toute puissance qui s'empare de toi est incomparable et baigne tout ton esprit dans un état de semi vérité. le quartier entier se détisse sous tes yeux dans un amas de fils imbriqués les uns dans les autres. tout s'floutte, tout se brouille. peut-être que tu cours dans les allées, sûrement que tu chopes une ou deux personnes en chemin, parfois certaines veulent te bastonner. tu cours plus vite. presque aucune égratignure.
et puis à la longue; une sensation d'oppression dans la poitrine, réglée à la longueur de ton souffle embrumé de cendres. l'feu dans la gorge, l'feu dans les poumons. boire pour tuer l'incendie. t'avances, encore, d'un pas toujours plus incertain. tu croises de loin un môme, ou p'têtre, un vieux, t'sais pas. il a les cheveux blonds, non, blancs. grisonnants. ou p'têtre qu'il est chauve. un rire naît dans l'fond de ta trachée, craché sur tes lèvres et retombe mort sur le béton. tu spill ta bière, non, ta vodka, par terre.
moriarty. qu'est-ce tu fous. qu't'entends vaguement derrière toi. ou p'têtre juste t'as trop bu, ou p'têtre juste t'as pas les yeux en face des trous. les tympans en face des lobes. tu te retournes fébrilement, trop vite, trop fort, ton cul se fracasse entre deux dalles grises. mor' p'tain t'es con. un bras t'soulève, tu relèves pas. t'as le regard braqué plus ou moins sous un banc à quelques mètres de là où tu peux apercevoir un rat, un autre. viens à l'intérieur. on t'attendait pour commencer.
commencer, quoi ? ah ouais, c'est strip poker aujourd'hui. ou p'têtre juste poker. avec les autres gars. et quelques meufs qu'tu connais pas. le blond-vieux-chauve de tout à l'heure. tu t'demandes ce qui leur prend de vouloir claquer un fric inexistant entre autres personnes tout aussi inexistantes. c'est con. t'es cuit pour ce soir mec. tu t'fais emmener bien sagement dans le local que tu reconnais enfin, celui dans lequel tu crèches depuis cinq, six jours. sera bientôt temps de changer de lieu. on reconnaît déjà trop ta gueule par ici, on y accroche les dettes que tu accumules et les méfaits divers qui forment ta signature. bientôt le temps de décamper.
on t'a pris la bouteille de vodka en te laissant sur ta piaule à quelques mètres de l'agitation. sûrement pour boire l'alcool à ta place. t'en auras plus aucun usage ce soir. c'est la quantième fois cette semaine-ci ? troisième, quatrième ? tu comptes plus. toutes pareilles ces derniers temps. tu tournes en rond. mais vers le bas. tu te laisses sombrer profondément dans le surplus des échos de voix. ton esprit sombre.
- "the original you such a looser i'll admit will you run away"
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