all the stars are closer, skin covered in ego (jo)

outfit ⬝ Somnambules divagations d’une insomniaque. Les yeux clos, à moitié nue, enroulée dans sa couchette. Mainmise d’un sommeil agité. ‹ - non.. › à demi susurré dans le silence de plomb du Rooster, gamine hantée des mêmes visions cauchemardesques, de flashs à peine compréhensibles comme pour lui faire vivre la même scène inlassablement, chaque nuit. Réminiscence floutée en guise de terreurs nocturnes. Boucle infernale.

Ruth debout jambes dans le vide, le corps plaqué contre un mur, une gosse main écrasée sur le visage et la terreur insidieuse qui fait son chemin entre ses boyaux. Le plateau de soins qu’elle lâche quand une seconde grosse main vient lui saisir la gorge. L’ensemble floue d’une étreinte à la violence inouïe, puis plus rien, rien que des bribes. L’asphyxie avant que son corps libéré de l’étreinte ne s’écroule au sol. Trou noir, restes charbonneux d’un visage qu’on ne reconnait qu'à peine après le martèlement des coups.

‹ - NON ! › réveil en sursaut, pas une goutte de sueur mais plutôt le corps froid, glacé jusqu’à l’os. Cette fois elle à crié, provoquant quelques saccades dans le repos de ses infortunés colocataires. Un peu honteuse, culpabilité. Elle s’extirpe de ses draps pour enfiler un pull, maison confort, son préféré tout de douceur à l’intérieur. Elle saucissonne ses cheveux en un chignon habilement décoiffé et attrape ses clopes avant de sortir de l’autocar, les fesses encore à demies à l’air.

Dans le village portuaire de Stonington les lumières sont blafardes et - pour la plupart - éteintes dans l'obscurité de la nuit, laissant ainsi le loisir aux étoiles de se dénoncer sur fond d'ébène. Elle ne te remarque pas tout de suite, plus disposée à laisser sa mémoire faire ses affres et effacer, gommer les peines et les douleurs. Debout là en petite tenue d'hiver, dos à la porte du logis, elle lève les mains traçant un cadran de ses doigts avant d'y glisser l'oeil - comme pour immortaliser le ciel et ses astres. Elle se laisse baigner des reflets lunaires, Sélène divine. Puis, de retour à la réalité, elle dégaine une cigarette qu'elle glisse entre ses lèvres avant de secouer son paquet têtebèche pour trouver son briquet. ‹ - et merde.. › pas de feu.

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@Jo Lane

NB comme il n'y a pas de triggers sur ton profil j'ai pris quelques libertés, mais si c'est trop tu me dis et je change ça.  

outfit ⬝ Feu follet aux abonnés absents, dans l’air frais du village portuaire désaltérant. Elle râle, grogne et ronchonne, lorsque ta voix vient la tirer de ses jérémiades nocturnes pour lui proposer l’inespérée flamme.

Là, couché à moitié dans ta tante, un pétard à demi entamé entre les lippes elles-même à demies souriantes - tu lui balance la proposition avant d’en balancer l’objet à son tour, sans aucune réponse, elle a à peine le temps de tirer sur son pull pour dissimuler ses sous-vêtements, que ce dernier vient s’écraser dans l’herbe, trois mètres avant sa cible. Merde, amusante vulgarité, tandis que tu quittes ta couchette de fortune pour récupérer ton briquet et venir le lui tendre. Ruth elle, reste prostrée dans sa presque tenue d’Eve, oscillant du regard entre ses jambes à l’air et ton minois de sauveteur crépusculaire. Accordant rémission aux pans de son pull plus que détendu maintenant, elle tend la main pour se saisir de l’allumoir - attentive aux excuses de désinvolture baragouinées - mais le relâche d’un geste réflexe (auto défensif) lorsque sa peau frôle tes doigts, inaptitude sociale post traumatique. ‹ - it’s okay. › lâche-t-elle avant de dresser l'abattis à son tour en quête de la chose égarée dans l’herbe ébène. Peu loquace, tu t’assieds à côté d’elle.

‹ j’aurais plutôt dit maladroit.. bienvenue au club  › te mamonne-t-elle en pleine tronche tout en prenant soin d’allumer sa clope du bout d’une petite flammèche faiblarde. ‹ - nuit blanche ? › qu’elle ajoute dans la foulée, inspirant une grande bouffée fumante pour combler le manque de nicotine qui lui taillades les veines depuis la fin du diner.

Tout en délicatesse, à la vitesse d’un escargot sous anxiolytiques, Ruth se laisse tomber en arrière jusque s’allonger finalement, littéralement, dans l’herbe. Le regard épinglé au ciel vierge de tout nuage en cette douce nuit de Juillet. ‹ - tu l’entends toi aussi ? › elle marque une courte pause, sans en détacher les yeux, inspire bouffée de nicotine supplémentaire avant de la libérer dans l’air ‹ - le scintillement des étoiles.. › termine-t-elle. Abîmée dans sa contemplation à demie visuelle, à demie auditive - à en croire ce qu’elle dit. Rêveries enfantines.

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@Jo Lane

outfit ⬝ Échouée là, en bon hybride cétacé terrestre, elle divague Ruth - évasion fugace du merdier quotidien, transcendance des misères pétrin. Tu viens t’asseoir à ses côtés, ni trop près ni trop loin, à mi chemin entre son univers et le tien et dans l’air marin de minuit les mots s’évadent, s’envolent, virevoltent - dans un enrobage de douceur et d’intimité fugaces. Tu regardes tes genoux, mais qu’est-ce qui t’absorbe tant ?

Tu hoches la tête avant d’avouer l’insomnie pas si secrète et ton sourire luit dans l’ombre de la nuit, digne reflet lustré de l’éclatante étincelle des astres nocturnes. Tu cherches Morphée, vainement, quête acharnée et elle rit. Non pas pour se moquer, non, mais elle rit parce qu’une seule pensée lui traverse l’esprit. Faut dire qu’il suppose bien le bougre. Alors, elle lâche la seule idée qui lui vient ‹ - j’crois bien qu’il s’est égaré dans mon bus. › elle te répond sur le ton de l’humour, sourire en coin des lèvres face au poète insoupçonné.
Tu tires sur ton joint silencieux, privé et elle en hume l'odeur euphorique de vieux souvenirs, ancêtres démons. Les yeux à demi clos à demi ouverts, la bouche déformée par l'amusement lorsqu'elle se laisse divaguer aux scintillements et chuchotements des étoiles. Paisiblement, donc, elle t'emporte avec elle dans ses extravagantes divagations.

Jo Lane a écrit:

Paraît que si trois d’entre elles te souhaitent bonne nuit sous un ciel dégagé, tu trouveras de l’or sous ton oreiller demain.

Drôle de surprise lorsque tu conclus ta tirade en avouant n'avoir jamais essayé et de cette idée il y aurait toute une histoire à tisser. Elle pouffe du plaisir d'écouter cette voix douce et sans visage lui fabriquer des songes de toutes pièces. Un tantinet surprise lorsque tu lui demandes si elle comprend ce que baragouinent les étoiles et elle est bien forcée d'admettre la vérité ‹ - il y a bien longtemps que j'en ai perdu le décodeur. › sans quoi elle serait probablement déjà riche d’or comme Crésus, se retient-elle d’ajouter.

Engourdie fatigue, elle se redresse jusqu'à se mettre sur ses jambes, non pas sans tituber. Hypotension orthostatique de s'être levée trop vite, pour venir s'installer face à toi, genoux en tailleurs elle aussi. Qu'il s'agisse de pièces ou de lingots ‹ - ça doit quand même être sacrément inconfortable de dormir sur de l'or.. › qu'elle dit avant de rire, puis de se rappeler au silence du sommeil de ses compagnons de voyage. ‹ - oups ›. Dans la seule clarté lunaire, elle te dévisage comme une enfant intriguée, tentant de deviner les traits du visage à la voix douce, elle n'a jamais beaucoup aimé le mystère Ruth. Ni le mystère ni l'ignorance.

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@Jo Lane